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Lucien Boyer dédiera un poème

Le retour de Lucien Boyer

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1918 le retour lucien boyer

 

Pièce de vers faite par un cavalier du 14ème Hussards et dédiée au Lieutenant J. Grognet

La guerre était finie et Dieu jusque là haut
Parmi les astres d'or brillants comme des phares
Entendit des clameurs et des bruits de fanfares
Et des hourras partant de Douvres à Tring-Tao.
Quel bruit, demanda-t-il, trouble l'azur sans voile?
Seigneur, fit une voix dans les célestes choeurs,
C'est le grand défilé des alliés vainqueurs,
Qui passe sous l'Arc de Triomphe de l'Etoile!
Un brouhaha courut à travers le ciel pur.
La foule des élus jusque là si stoïque
Voulant voir défiler cette armée héroïque
En trombe se pressait sur les balcons d'azur.
St. Pierre tortillant sa barbe de prophète,
Fébrile, trépignant, comme un vieux cocardier,
Cria: faites venir Flambeau, le grenadier!
Il va vous expliquer les détails de la fête.
Et Flambeau s'avança pimpant comme à Schoenbrunn.
Ça me connait, dit-il, la gloire militaire,
Tous ces beaux régiments qui défilent sur terre.
Je vais vous les nommer, mes seigneurs, un par un.
Les cavaliers passaient avec un bruit de houle.
Il annonça voici les Hussards! les Dragons!
Et les portes du ciel frémissent sur leurs gonds
Aux transports délirants qui montaient de la foule.
Ce n'est rien dit Flambeau, c'est le commencement.
Voici les Artilleurs! Dominant les trompettes
Des hourras si nourris qu'on eut dit des tempêtes
Montèrent en rafales jusques au firmament.
Ce n'est rien dit Flambeau, vous verrez mieux j'espère,
Ah, voici le Génie et les Aviateurs!
Puis Flambeau se penchant annonça "les marins"
Cette fois la clameur bouleversa les mondes
Et le soleil conquis jeta des palmes blondes
A ces humbles fêtés comme de fiers héros.
Ce n'est rien, dit Flambeau, d'une joie attendrie
Vous allez voir quand va passer l'infanterie,
Ce sera formidable ! inoui ! torrentiel !
J'ai peur que ces hourras fassent crouler le ciel.
Et voici que soudain après ces chevauchées
Ils regardent avancer les hommes des tranchées:
Les chasseurs, les lignards, les zouaves, les fantassins
Ceux qui prenaient racine ainsi que des sapins
Quand les minenwerfers déchaînaient leurs bourrasques.
C'était un océan de casques et de casques.
Mais au lieu de clameurs de victoire, plus rien.
Le silence! Indigué, Flambeau rugit "Et bien?
Ils ont bravé pour vous la mort, la faim, le givre,
Vous leur devez la vie et le bonheur de vivre.
Mais quand vient le moment de leur ouvrir vos bras
Vous vous taisez? Français, vous êtes des ingrats."
Mais comme il achevait à peine cette phrase
II regarda la terre et fut rempli d'extase.
Dans l'or éblouissant du couchant radieux
Les poilus s'avançaient comme des demi-dieux
Sous leurs casques troués ressemblant à des cibles
Et frémissant devant ces héros impassibles
Dont le regard altier semblait dire "c'est nous!",
Le peuple tout entier s'était mis à genoux.

Lucien Boyer

Pf boyer monte la dessus

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